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Bardella instrumentalise Marc Bloch : une provocation qui salit la mémoire de la Résistance

04/11/2025 à 01:01
Bardella instrumentalise Marc Bloch : une provocation qui salit la mémoire de la Résistance
Photo par Rafael Garcin sur Unsplash

Jordan Bardella détourne une citation de Marc Bloch pour justifier sa politique xénophobe, salissant la mémoire du résistant.

Une citation détournée pour servir une rhétorique xénophobe

Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a une nouvelle fois ciblé les étrangers présents en France, reprenant une rhétorique stigmatisante déjà bien rodée par son parti. Cette attaque, loin d’être anodine, s’inscrit dans une stratégie politique visant à diviser la société française, en opposition directe avec les valeurs républicaines.

Ce qui frappe dans cette lettre, c’est l’instrumentalisation d’un historien et résistant de premier plan, Marc Bloch, cofondateur de l’école des Annales et figure emblématique de la lutte contre l’Occupation. Bardella cite une phrase extraite de L’Étrange Défaite : « Notre peuple mérite qu’on se fie à lui et qu’on le mette dans la confidence. »

Un détournement historique inacceptable

Cette citation, arrachée à son contexte, sert à justifier une politique d’exclusion, alors qu’elle s’inscrit dans un ouvrage bien plus large, un réquisitoire contre la collaboration et l’abandon des valeurs républicaines. Marc Bloch, qui a payé de sa vie son engagement dans la Résistance, ne saurait être associé à une idéologie qui rejette l’étranger et renie l’héritage de la France libre.

Quelques lignes avant la citation reprise par Bardella, Bloch écrivait pourtant :

« Je souhaite, en tout cas, que nous ayons encore du sang à verser : même si cela doit être celui d’êtres qui me sont chers (je ne parle pas du mien auquel je n’attache pas tant de prix). Car il n’est pas de salut sans une part de sacrifice ; ni de liberté nationale qui puisse être pleine, si on n’a travaillé à la conquérir soi-même. »

Ces mots, bien loin de la xénophobie ambiante, rappellent l’importance du sacrifice collectif et de l’unité face à l’oppression. Les utiliser pour justifier une politique de rejet est une insulte à la mémoire de ceux qui ont combattu pour la liberté.

La France, une nation de citoyens, pas de frontières

Depuis la Révolution, la France se définit comme une communauté de citoyens unis par des valeurs communes, non par l’exclusion de l’étranger. La rhétorique du RN, qui cherche à dresser les Français les uns contre les autres, est une menace pour ce projet politique. Elle s’oppose également aux principes fondateurs de l’Union européenne, qui promeut la solidarité et l’ouverture.

Alors que la France s’apprête à honorer Marc Bloch en l’accueillant au Panthéon en 2026, il est d’autant plus choquant de voir son héritage détourné pour servir une idéologie qui aurait horrifié l’historien. Ce geste rappelle une fois de plus la nécessité de rester vigilant face aux discours de haine et aux tentatives de réécriture de l’Histoire.

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