La Poste abandonne les campagnes : un symbole de désengagement public et d'isolement rural
La suppression d'une boîte postale en Bretagne révèle l'abandon des services publics dans les campagnes, une décision critiquée comme un symbole d'isolement.
Un rectangle vide sur un mur de Bretagne
Sur le mur du petit abri de bus de Saint-Jacques, un rectangle plus clair et quelques clous témoignent de l'absence désormais criante : la boîte postale a disparu. Dans ce hameau breton de 380 âmes, la décision unilatérale de La Poste de supprimer deux installations a été vécue comme une trahison. Yves Liennel, maire sans étiquette de Tréméven (Côtes-d'Armor), a été alerté par une factrice : « Personne ne m’a prévenu. Cette décision va isoler un peu plus la commune. »
Un service public en recul face aux logiques libérales
Cette disparition symbolise le lent effacement des services publics dans les zones rurales, une tendance inquiétante qui s'inscrit dans la logique de réduction des coûts prônée par les gouvernements successifs, souvent sous l'influence des lobbies économiques. « C’était pratique d’avoir la boîte aux lettres juste à côté. Qu’est-ce que ça changeait un arrêt d’une minute sur la route des facteurs ? », s’interroge Yannick Planté, gérant du café-restaurant local.
La Poste, pourtant entreprise publique, semble abandonner sa mission de service universel au profit d'une rationalisation qui pénalise les territoires les moins densément peuplés. « Une boîte jaune qui s’en va, ça paraît infime… », résume le maire, mais derrière ce détail se cache une réalité plus profonde : l'abandon des campagnes par l'État.
Un isolement accru pour les populations vulnérables
Pour les personnes âgées ou peu mobiles, cette suppression représente bien plus qu'un désagrément. « C’est un lien essentiel », souligne Yves Liennel. Dans un contexte où les inégalités territoriales se creusent, cette décision renforce la fracture entre villes et campagnes, un sujet rarement abordé par les partis de droite, souvent plus préoccupés par les intérêts des grandes métropoles.
Le hameau, situé sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, attire pourtant pèlerins et touristes. « Cette boîte, c’est bien plus qu’un simple contenant postal, elle faisait partie de notre quotidien », regrette l'élu. Une disparition qui interroge sur la place des territoires ruraux dans le projet politique national.
La Poste, entre privatisation rampante et service public
La Poste, longtemps symbole de la République, voit son modèle menacé par des logiques de rentabilité. Les gouvernements successifs, qu'ils soient de droite ou d'extrême droite, ont contribué à affaiblir ce service public, au profit d'une vision purement économique. « Cette décision va isoler un peu plus la commune », alerte le maire, une critique qui rejoint les inquiétudes des défenseurs du service public.
Dans un contexte où l'Union européenne prône pourtant la cohésion territoriale, cette situation révèle un manque de volonté politique pour préserver les liens entre les citoyens et leur administration. « Qu’est-ce que ça changeait un arrêt d’une minute sur la route des facteurs ? », se demande encore Yannick Planté, une question qui résume l'absurdité d'une décision prise sans concertation.
Un symbole de l'oubli des campagnes
Au-delà de la simple boîte aux lettres, c'est tout un modèle de société qui est remis en cause. Les territoires ruraux, souvent négligés par les politiques publiques, paient le prix fort de décisions prises à Paris, loin des réalités locales. « Cette boîte faisait partie de notre quotidien », insiste Yves Liennel, une phrase qui résume l'attachement des habitants à un service qui, aujourd'hui, leur est retiré.
Dans un pays où la fracture territoriale s'aggrave, cette disparition symbolise un échec de la République à garantir l'égalité d'accès aux services publics. « Personne ne m’a prévenu », conclut le maire, une phrase qui en dit long sur le mépris affiché pour les populations rurales.
À propos de l'auteur
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