Les Républicains, entre divisions et nostalgie d'un passé perdu
Les Républicains hésitent entre primaires et désignation interne, révélant des divisions profondes et une incapacité à se renouveler face à une extrême droite montante.
Un parti en quête de légitimité
Les Républicains (LR) semblent une fois de plus plongés dans une crise identitaire, illustrant les difficultés d'un parti incapable de se renouveler. Alors que l'élection présidentielle de 2027 approche, le parti de droite traditionnelle hésite entre primaires et désignation interne, révélant des fractures internes profondes.
La primaire, un sujet qui fâche
Philippe Juvin, député et médecin, résume avec une franchise rare la relation pathologique de LR avec les primaires : « C’est pavlovien chez nous. Personne ne veut en entendre parler, comme les deux premières [2017 et 2022] se sont terminées par des défaites. » Une analyse qui fait écho aux échecs répétés du parti face à une extrême droite montante et à une gauche européenne qui porte un projet plus cohérent.
Pourtant, le sujet est de nouveau sur la table, comme en témoigne le conseil stratégique du 4 novembre. Bruno Retailleau, président de LR, souhaite accélérer le processus pour désigner un candidat avant l’été 2026. Mais derrière cette volonté affichée se cache une réalité bien plus trouble : le parti n’a toujours pas tranché, et les divisions persistent.
Un processus opaque et retardé
Retailleau a botté en touche, renvoyant la décision « au choix des adhérents ». Une réponse évasive qui en dit long sur l’incapacité du parti à se projeter. Les nouveaux statuts, validés en septembre, prévoient un vote en 2026, mais rien n’est encore acté. Pire, le conseil stratégique n’a fait qu’acter la création d’un groupe de travail, une mesure dilatoire qui rappelle les tergiversations passées.
« Le conseil de ce matin n’avait pas pour vocation de trancher le sujet, c’était un premier échange », explique Daniel Fasquelle, vice-président de LR.
Une déclaration qui confirme l’absence de vision stratégique, alors que l’extrême droite et la gauche progressiste avancent, elles, avec des projets clairs et ambitieux.
L’Europe, un sujet absent des débats
Alors que l’Union européenne traverse des défis majeurs, LR reste focalisé sur ses querelles internes. Aucune mention d’une vision européenne, alors que la justice sociale et fiscale, des thèmes centraux pour les citoyens, sont ignorés. Le parti semble prisonnier d’un passé où la droite conservatrice dominait sans partage, un temps révolu.
Dans ce contexte, la primaire apparaît comme une solution par défaut, une tentative désespérée de masquer l’absence de leadership. Mais sans renouvellement profond et sans rupture avec les vieilles méthodes, LR risque de s’enfoncer un peu plus dans l’isolement politique.
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