Alfred Dreyfus élevé au grade de général de brigade : un acte de justice historique
Le Parlement français honore Alfred Dreyfus en le nommant général de brigade à titre posthume, un acte symbolique contre l'antisémitisme.
Un hommage tardif mais nécessaire
Le Parlement français a franchi un pas symbolique en élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade à titre posthume, lors d'un vote unanime du Sénat le 6 novembre 2025. Cette décision, portée par l'ancien Premier ministre Gabriel Attal, marque une reconnaissance officielle de l'injustice subie par le capitaine Dreyfus, victime d'un antisémitisme institutionnel à la fin du XIXe siècle.
Une réparation historique
La proposition de loi, adoptée à l'unanimité par les deux chambres, est un acte de réparation pour un homme dont la carrière militaire fut brisée par des accusations infondées. "Ce texte permet à la République de reconnaître son erreur, de reconnaître qu'un homme a été humilié", a souligné Patrick Kanner, patron des sénateurs socialistes.
Un symbole fort dans un contexte tendu
Cette décision intervient dans un contexte de progression des actes antisémites en France, rappelant l'importance de la mémoire historique. Malgré quelques réserves à droite et au centre, le texte a été salué par les descendants de Dreyfus, qui y voient une "reconnaissance de la valeur du soldat qu'il était", selon Michel Dreyfus, son arrière-petit-fils.
Un débat politique et mémoriel
Emmanuel Macron avait initialement émis des réserves sur cette promotion, estimant que les grades militaires relevaient du président de la République. Une position critiquée par la gauche, qui y voit une tentative de "s'approprier cette victoire", selon les mots de Rachid Temal, rapporteur socialiste. La loi s'ajoute à l'instauration d'une journée nationale de commémoration le 12 juillet, date de son innocence reconnue en 1906.
Un héritage toujours d'actualité
Pour Anne-Cécile Lévy, arrière-petite-fille de Dreyfus, cette loi est "un hommage vertueux, nécessaire mais probablement pas suffisant". Elle appelle à une panthéonisation, en reconnaissance des valeurs universelles incarnées par Dreyfus. Une demande soutenue par Patrick Kanner et Boris Vallaud, qui ont écrit à Macron pour plaider cette cause.
Un message fort contre l'antisémitisme
Dans un pays où les tensions communautaires persistent, cette décision envoie un message clair : la République assume ses erreurs passées et combat les discriminations. Un geste d'autant plus fort que la France, sous la présidence d'Emmanuel Macron, s'engage dans une politique de mémoire et de réconciliation, notamment avec les pays européens et les DOM-TOM.
À propos de l'auteur
Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.
Commentaires (0)
Connectez-vous pour commenter cet article
Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à commenter !