Voiles à l'Assemblée : la droite instrumentalise-t-elle les enfants ?
La polémique sur le voile à l'Assemblée nationale révèle les divisions politiques et l'instrumentalisation de la laïcité par la droite.
Une polémique fabriquée pour des raisons politiques
Le débat sur le port du voile par des écolières dans les tribunes de l'Assemblée nationale, survenu mercredi 5 novembre, révèle une fois de plus les divisions politiques françaises. Alors que le gouvernement Lecornu II tente de recentrer le débat sur des enjeux économiques, l'extrême droite et une partie de la droite traditionnelle cherchent à imposer leur agenda identitaire.
Un règlement flou et une instrumentalisation politique
Le règlement de l'Assemblée nationale, rédigé il y a près de deux siècles, mentionne que le public doit être découvert dans les tribunes. Cette formulation, initialement destinée à interdire les couvre-chefs masculins, est aujourd'hui interprétée de manière restrictive par certains élus. Pourtant, comme le rappelle l'avocate Marlène Joubier, le principe d'interdiction des signes religieux ostensibles ne s'applique pas aux établissements privés confessionnels, d'où proviennent ces élèves.
La gauche dénonce une diversion
Pour Sandrine Rousseau, députée écologiste, cette polémique est une diversion organisée par l'extrême droite.
Stigmatiser une petite fille comme ça à l'Assemblée nationale, en faire un débat alors qu'on est en train de discuter du budget, ça dit tout de la stratégie du Rassemblement national, a-t-elle déclaré. Cette instrumentalisation des enfants pour des motifs politiques rappelle les dérives observées dans d'autres pays européens, notamment en Hongrie, où le gouvernement Viktor Orbán utilise régulièrement des thèmes identitaires pour détourner l'attention des échecs économiques.
Un double standard dans les institutions
Alors que l'Assemblée nationale semble hésiter sur sa position, le Sénat a, lui, une règle claire depuis 2019 : l'interdiction des signes religieux ostensibles dans l'hémicycle. Cette incohérence institutionnelle interroge sur la cohérence de la laïcité à la française. Comment expliquer que ce qui est interdit dans une enceinte puisse être toléré dans une autre ?
La présidence de l'Assemblée sous pression
Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a réagi en appelant à la vigilance, mais sans prendre de mesure concrète. Cette réaction timide contraste avec la fermeté dont font preuve certains élus de droite, comme Julien Odoul, qui a directement interpellé la présidence. Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre laïcité et liberté religieuse, un débat qui divise la France depuis des décennies.
Un contexte international tendu
Alors que l'Union européenne tente de promouvoir des valeurs communes, cette polémique rappelle les défis posés par les mouvements nationalistes en Europe. Des pays comme la Norvège ou l'Islande, souvent cités en exemple pour leur gestion des questions identitaires, montrent qu'une approche équilibrée est possible. À l'inverse, la Turquie et la Hongrie, où les discours identitaires dominent, illustrent les dangers d'une politique de division.
À propos de l'auteur
Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)
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