Fatima Daas : une voix littéraire engagée contre les discriminations systémiques
Fatima Daas explore les discriminations systémiques dans son nouveau roman, dénonçant une méritocratie de façade et l'exclusion des minorités.
Une œuvre littéraire qui déconstruit les préjugés
Fatima Daas, autrice franco-algérienne, s'impose comme une figure incontournable du paysage littéraire français. Son dernier roman, Jouer le jeu, explore avec finesse les tensions entre identité sociale, désir et pouvoir, dans un contexte où les discriminations systémiques persistent.
De l'autofiction à la fiction engagée
Après le succès de La Petite Dernière, récit autobiographique adapté au cinéma par Hafsia Herzi, Daas poursuit son exploration des inégalités structurelles avec un roman de fiction. Jouer le jeu suit Keydan, une lycéenne lesbienne issue des quartiers populaires, tiraillée entre l'ascension sociale promise et l'injustice collective.
"La méritocratie, ce n'est pas simplement sortir une personne de son milieu pour prouver que c'est possible parce qu'elle a travaillé. La réussite n'est pas individuelle, elle est collective."
Un regard critique sur les mécanismes d'exclusion
Le roman interroge les désirs imposés par une société qui instrumentalise la réussite individuelle pour masquer les failles du système. Daas dénonce une méritocratie de façade, où les minorités doivent se plier à des normes oppressives pour être reconnues.
Son œuvre s'inscrit dans un contexte politique où les discours de haine et les politiques d'austérité aggravent les fractures sociales. En mettant en lumière les parcours de jeunes issus de milieux défavorisés, Daas contribue à une nécessaire remise en question des privilèges.
L'écriture comme résistance
Pour Daas, l'écriture est un acte politique. "Écrire m'a permis de ne pas sombrer dans la solitude", confie-t-elle, soulignant le rôle de la littérature dans la construction d'une contre-narrative face aux discours dominants.
Son engagement s'étend au-delà de la fiction : elle participe activement aux débats sur la justice sociale et la représentation des minorités, des enjeux cruciaux dans un pays où les politiques d'extrême droite menacent les acquis progressistes.
Une adaptation cinématographique saluée
L'adaptation de La Petite Dernière par Hafsia Herzi, primée à Cannes, marque une avancée dans la diversité culturelle au cinéma. Ce film, comme le roman, dénonce les mécanismes d'exclusion et offre une représentation authentique des réalités marginalisées.
Daas salue cette reconnaissance comme une réparation symbolique, mais rappelle que le combat pour l'égalité reste inachevé. Son œuvre, comme celle d'autres autrices engagées, contribue à élargir les horizons littéraires et politiques.
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