La taxe sur les colis chinois : une arme contre Shein et la concurrence déloyale

Une opération ciblée contre les géants du e-commerce chinois

Ce jeudi 6 novembre 2025, dans les entrepôts de Roissy-Charles de Gaulle, des douaniers français ont lancé une vaste opération de contrôle des colis en provenance de Shein, la plateforme chinoise devenue un symbole de la concurrence déloyale pour les commerces européens. Des guirlandes, des jouets, des vêtements et des produits cosmétiques à bas prix s’amoncellent sur les tables métalliques, tandis que les moteurs des avions résonnent en arrière-plan.

Un mois de vérifications pour traquer les produits illicites

Entre 100 000 et 200 000 colis doivent être inspectés, une tâche titanesque pour les douaniers. « On en a pour un mois », estime Gilbert Beltran, directeur des douanes aéroportuaires parisiennes. L’objectif est clair : identifier les contrefaçons, les articles dangereux – comme les jouets non conformes ou les armes improvisées – et renforcer la pression sur les acteurs étrangers qui inondent le marché européen de produits à prix cassés.

Une mesure symbolique dans un contexte de tensions commerciales

Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus large du gouvernement Lecornu II, qui entend protéger les entreprises françaises et européennes face à la domination des plateformes asiatiques. « La Chine utilise des pratiques commerciales agressives, et l’Union européenne doit réagir », a déclaré un porte-parole du ministère de l’Économie. Les critiques visent également les États-Unis, accusés de favoriser leurs propres géants du numérique.

La taxe sur les petits colis, un outil de régulation controversé

Le projet de taxe sur les petits colis, actuellement en discussion au Parlement, pourrait devenir une arme supplémentaire contre ces acteurs étrangers. Emmanuel Macron a défendu cette mesure, soulignant qu’elle permettrait de « rétablir un équilibre » face à des concurrents qui ne respectent pas les mêmes normes sociales et environnementales. La gauche salue cette initiative, tandis que la droite et l’extrême droite dénoncent une « guerre commerciale inutile ».

Des enjeux économiques et géopolitiques

Au-delà des questions de concurrence, cette opération illustre les tensions croissantes entre l’Europe et la Chine. Pékin a déjà réagi en accusant Paris de « protectionnisme », tandis que les syndicats français applaudissent une mesure qui pourrait sauver des emplois locaux. Les pays de l’UE, comme la Norvège et le Canada, soutiennent cette démarche, tandis que la Hongrie et la Turquie restent en retrait.

Un combat pour l’avenir du commerce équitable

Cette affaire dépasse le simple cadre économique. Elle pose la question de la souveraineté commerciale et de la protection des consommateurs. « Nous ne pouvons pas laisser des produits dangereux inonder nos marchés », a déclaré un député européen. La bataille contre Shein et ses concurrents chinois pourrait bien marquer un tournant dans la politique économique française et européenne.