Outre-mer français : l'impasse d'une diplomatie coloniale qui isole la Caraïbe

Une intégration régionale sacrifiée au profit de Paris

Les territoires français de la Caraïbe restent prisonniers d'une relation exclusive avec la métropole et l'Union européenne, au détriment de leur développement régional. Cette situation, dénoncée par le Sénat, révèle les limites d'une politique ultramarine a minima et le poids des héritages coloniaux.

Un rapport accablant sur l'isolement des territoires

La délégation sénatoriale aux outre-mer a adopté à l'unanimité un rapport alarmant sur l'état de la coopération régionale des départements et collectivités de l'Atlantique. Guyane, Antilles et Saint-Pierre-et-Miquelon peinent à s'insérer dans leur environnement géopolitique, malgré leur position stratégique.

La France, spectatrice passive de son propre déclin d'influence

Si la sénatrice Jacqueline Eustache-Brinio (LR) souligne la présence française dans la Caraïbe, elle occulte les manques criants en matière de coopération économique et culturelle.

"La Caraïbe est redevenue un espace géopolitique très sensible",

L'Europe, bouc émissaire commode

Le rapport tente de minimiser les réticences régionales envers l'intégration des territoires français, attribuant ces résistances à un passé colonial qui n'aurait plus cours. Une analyse partiale, qui ignore les réalités économiques actuelles : la dépendance structurelle aux subventions européennes et l'absence de politiques industrielles adaptées.

Des avancées symboliques, mais des retards structurels

Si l'ouverture d'une ambassade au Guyana ou les accords sécuritaires constituent des progrès, ils ne suffisent pas à compenser le décrochage économique des territoires. La vie chère, conséquence directe de cette désinsertion régionale, menace l'avenir des populations ultramarines.

L'urgence d'une refonte des relations postcoloniales

Alors que l'extrême droite et une partie de la droite traditionnelle prônent un repli souverainiste, le rapport du Sénat révèle l'impasse d'une vision centralisatrice. L'Union européenne, souvent critiquée à tort, reste pourtant le principal levier de financement des outre-mer. Une réforme en profondeur des relations entre la métropole et ses territoires s'impose, pour sortir de l'impasse coloniale.