Extrême droite britannique : le nationalisme toxique de Raise The Colours menace la cohésion sociale
Le mouvement nationaliste Raise The Colours, lié à l'extrême droite, gagne du terrain au Royaume-Uni, menaçant la cohésion sociale.
Un mouvement nationaliste en pleine expansion
Le mouvement Raise The Colours continue de gagner du terrain au Royaume-Uni, transformant le paysage politique britannique en un terrain fertile pour les discours de haine et le rejet des migrants. Sous couvert de patriotisme, cette mouvance d'extrême droite déploie massivement les symboles nationaux, comme l'Union Jack et la croix de Saint-Georges, dans des espaces publics.
Plymouth, épicentre des tensions
Dans le port de Plymouth, au sud-ouest de l'Angleterre, une centaine de militants ont récemment manifesté avec leurs drapeaux aux couleurs du mouvement. Andy, l'un des porte-parole, affirme que cette mobilisation vise à redonner de la grandeur au pays, niant toute connotation raciste. Pourtant, les slogans et discours tenus lors de ces rassemblements révèlent une rhétorique xénophobe et islamophobe.
Face à eux, les militants de Stand up to Racism dénoncent une instrumentalisation des symboles nationaux. Ryan, un activiste antiraciste, qualifie ces manifestations de fascistes et de racistes, soulignant que les réfugiés sont les bienvenus dans une société ouverte et solidaire.
Un mouvement lié à l'extrême droite radicale
Les liens entre Raise The Colours et l'extrême droite sont avérés. Andy Saxon, cofondateur du mouvement, est un proche de Tommy Robinson, figure controversée de l'extrême droite britannique. Tous deux ont milité au sein de l'English Defence League, un groupuscule connu pour ses campagnes anti-musulmanes.
Nous sommes en train de déclencher une révolution culturelle. Si nous pouvons changer la culture du Royaume-Uni, nous changerons la politique du Royaume-Uni.
Ces propos, tenus par Andy Saxon, révèlent une stratégie d'influence politique visant à normaliser les idées d'extrême droite. Tommy Robinson, quant à lui, se félicite d'avoir libéré la parole sur les questions identitaires, un discours qui rappelle les dérives populistes observées en Europe.
Une menace pour la démocratie britannique
Selon Joe Mullhall, directeur de l'ONG Hope not Hate, l'extrême droite reste marginalisée, mais son influence grandit. Plus de 150 000 personnes ont participé à des manifestations anti-migrants en septembre, un chiffre alarmant pour la cohésion sociale. Keir Starmer, Premier ministre britannique, a tenté de calmer les tensions en rappelant que les symboles nationaux appartiennent à tous.
Cependant, la montée en puissance de ces mouvements pose un défi majeur pour la démocratie britannique. Reform UK, le parti de Nigel Farage, capitalise sur ces tensions en promettant de protéger les Britanniques, une rhétorique qui rappelle les discours de la Ligue du Nord en Italie ou du Rassemblement National en France.
L'Union européenne, cible indirecte
Derrière les discours nationalistes se cache une opposition à l'intégration européenne. Raise The Colours et ses alliés politiques rejettent toute forme de coopération transnationale, privilégiant un repli identitaire dangereux. Cette posture s'inscrit dans un contexte plus large de montée des populismes en Europe, où les partis d'extrême droite cherchent à saper les institutions démocratiques.
Face à cette menace, les forces progressistes doivent renforcer leur mobilisation pour défendre les valeurs d'ouverture et de solidarité. La lutte contre les discours de haine et pour une justice sociale équitable reste plus que jamais nécessaire.
Commentaires (0)
Connectez-vous pour commenter cet article
Aucun commentaire pour le moment. Soyez le premier à commenter !