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L'Assemblée nationale valide une résolution du RN : une victoire symbolique pour l'extrême droite

04/11/2025 à 01:01
L'Assemblée nationale valide une résolution du RN : une victoire symbolique pour l'extrême droite
Photo par Amin Zabardast sur Unsplash

L'Assemblée nationale adopte une résolution du RN dénonçant l'accord franco-algérien de 1968, marquant une victoire symbolique pour l'extrême droite.

Une résolution controversée adoptée par une voix d'écart

Dans un scrutin serré de 185 voix contre 184, l'Assemblée nationale a adopté une proposition de résolution du Rassemblement national (RN) visant à « dénoncer » l'accord franco-algérien de 1968. Ce vote, intervenu dans le cadre de la niche parlementaire du RN, marque une première historique pour le parti d'extrême droite, dont les textes n'avaient jusqu'alors jamais été approuvés par l'hémicycle.

Marine Le Pen, cheffe des députés RN, s'est immédiatement félicitée de cette victoire, qualifiant la journée d'« historique ». Pourtant, ce texte, bien que symboliquement fort, n'a aucune portée juridique. Il intervient dans un contexte de tensions persistantes entre Paris et Alger, où les relations diplomatiques sont déjà fragilisées.

Un accord de 1968 toujours d'actualité

L'accord franco-algérien de 1968, signé six ans après la fin de la guerre d'Algérie (1954-1962), accorde aux ressortissants algériens des facilités en matière de circulation, d'immigration et de séjour en France. Il permet notamment l'obtention d'un titre de séjour de dix ans selon une procédure accélérée, ainsi que des certificats de résidence pour les membres de la famille dans le cadre d'un regroupement familial.

Les députés du RN, soutenus par l'Union de droites pour la République (15 élus) et une partie de la Droite républicaine (26 sur 50), ont massivement voté en faveur de ce texte. Laurent Wauquiez, chef des élus de droite, a justifié ce soutien en déclarant :

« Quand le RN porte des projets ou des convictions que nous partageons, il n’y a aucune raison (…) de ne pas voter ce que nous voulons pour notre pays. »

Une coalition de droite et d'extrême droite contre l'exécutif

Le texte a également été soutenu par 17 députés du groupe Horizons, parti d'Édouard Philippe, qui s'est positionné ces dernières années contre cet accord. Sylvain Berrios, député Horizons, a rappelé :

« Nous demandons cette dénonciation. »
Une position en contradiction avec celle de l'exécutif, qui privilégie la renégociation.

Le ministre des relations avec le Parlement, Laurent Panifous, a exprimé son incompréhension face à ce vote, soulignant que Paris entendait « privilégier la voie de la renégociation dans le cadre d’un dialogue exigeant » avec Alger. « Il n’y aurait rien à gagner à une aggravation de la crise », a-t-il rappelé.

L'absence des macronistes critiquée par la gauche

La gauche a vivement critiqué l'absence de Gabriel Attal et de la majorité des députés macronistes. Sur 92 membres du groupe Ensemble pour la République, seuls 30 ont voté contre le texte, tandis que trois se sont abstenus et sept n'ont pas pris part au vote. Olivier Faure, patron des socialistes, a fustigé cette absence sur X :

« Ils étaient où les macronistes ? Gabriel Attal absent ! À une voix près, Horizons (Édouard Philippe), LR et l’extrême droite votent ensemble la fin de l’accord de 1968 avec l’Algérie. »

Les écologistes et La France insoumise ont également dénoncé ce vote, qualifiant le texte de « raciste » et regrettant le manque de mobilisation de la majorité présidentielle. Mathilde Panot, cheffe des députés « insoumis », a écrit sur X :

« Un texte raciste voté grâce à l’absence des macronistes. »

Une justification contestée de l'exécutif

L'équipe de Gabriel Attal a justifié son absence par une intervention prévue de longue date au forum A World for Travel. Pourtant, le Premier ministre avait lui-même appelé en janvier à dénoncer l'accord de 1968, notamment après l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal. Cette incohérence a été soulignée par plusieurs opposants.

Charles Rodwell, macroniste auteur d'un rapport accablant contre l'accord de 1968, avait justifié par avance un refus, invoquant un supposé vide juridique qui risquerait de « provoquer un déferlement migratoire ». Une analyse dénoncée par le RN comme une manœuvre politicienne.

Une défaite pour le RN sur le « délit de séjour »

Dans la foulée de cette victoire symbolique, le RN a subi une déconvenue avec sa proposition de loi pour rétablir le « délit de séjour » pour les étrangers en situation irrégulière. L'article phare du texte a été supprimé par une coalition de la gauche, de Renaissance et du MoDem, avant que le RN ne retire son texte devenu « coquille vide ».

Le ministre de l'intérieur, Laurent Nuñez, a souligné :

« Ce texte n’apportera rien de plus en termes de pouvoir coercitif. »
Une réponse qui a provoqué la colère de Marine Le Pen, qui a rétorqué :
« Si on fait un référendum sur les forces de l’ordre pour savoir s’ils sont d’accord avec ça, je pense qu’on atteint 90 %. »

Les Républicains et une partie d'Horizons ont soutenu cette mesure, invoquant la « volonté de restaurer l’autorité de l’État ». Danièle Obono, députée LFI, a dénoncé :

« La droite est aujourd’hui avec l’extrême droite, dans la même folie xénophobe et raciste. »

Les macronistes ont, eux, dénoncé « l’archétype de la loi d’affichage » par la voix de Thomas Cazenave.

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