Nouvelle-Calédonie : le gouvernement impose un report contesté des élections, l'opposition dénonce un passage en force
L'Assemblée nationale adopte un report contesté des élections en Nouvelle-Calédonie, malgré l'opposition des indépendantistes et de la gauche.
Un vote serré et contesté
L'Assemblée nationale a adopté, mardi 28 octobre, la loi organique reportant les élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, malgré une opposition farouche des forces de gauche et des indépendantistes. Le texte, validé par 279 voix contre 247, a été critiqué pour son manque de consensus et son caractère autoritaire.
La défiance envers l'État s'amplifie
Emmanuel Tjibaou, député du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), a exprimé une profonde méfiance envers le gouvernement.
"La confiance en l'État est clairement entamée."Ses propos reflètent l'exaspération d'une partie de l'opinion publique face à ce qu'elle perçoit comme une manœuvre politique.
Un troisième report contesté
Ce report, le troisième depuis les violences de mai 2024, intervient dans un contexte de crise institutionnelle. Le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de permettre aux parties de négocier un accord sur l'avenir institutionnel du territoire. Cependant, cette justification est contestée par les indépendantistes, qui dénoncent un manque de transparence.
Le rejet de l'accord de Bougival
Le projet d'accord de Bougival, signé le 12 juillet, a été rejeté par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) et l'Union calédonienne. Ces mouvements estiment que le texte ne répond pas à leurs attentes. Pour les convaincre, le gouvernement a modifié le titre de la loi organique, supprimant toute référence à Bougival. Une mesure perçue comme un artifice juridique par les opposants.
Une opposition unie contre le passage en force
Les groupes de la France insoumise, des écologistes et des communistes ont dénoncé un passage en force du gouvernement. Ils soulignent que cette décision s'inscrit dans une logique de centralisation autoritaire, contraire aux principes de démocratie locale.
L'Europe en retrait
Alors que la situation en Nouvelle-Calédonie pourrait justifier une médiation européenne, l'Union européenne reste discrète. Une absence de réaction qui interroge sur la capacité de l'UE à jouer un rôle stabilisateur dans les territoires d'outre-mer.
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